Un peu d’histoire
François Antoine KIRMANN est né à Bischoffsheim le 2 octobre 1768 dans une famille de modestes vignerons.
Il s’engagea à l’âge de 17 ans et prit part à toutes les campagnes de la République et de l’Empire. On l’envoyait partout où l’on échangeait des coups de sabre, de lance et de baïonnette.
Il fut promu au commandement de l’Escadron de Mameluks qui le fit entrer dans la légende. Ses exploits lui valurent le titre de Baron de l’Empire et d’innombrables blessures, ce qui ne l’empêcha pas de se marier à trois reprises et de vivre jusqu’à 82 ans !
Nous avons voulu honorer la mémoire de cet aïeul hors du commun au travers de nos cuvées d’exception qui portent désormais son titre.
Le Baron Kirmann François Antoine est né à Bischoffsheim le 2 octobre 1768 dans une famille de modestes vignerons.
Il s’engagea le 2 juillet 1785, à l’âge de 17 ans, au Régiment de Hussards «Colonel Général », appartenant au Duc d’Orléans, le futur Philippe Egalité, régiment qui devint à la Révolution le 4e Régiment de Hussards, où il atteignit, se distinguant dans les premiers combats à l’Armée du Nord, aux ordres de Dumouriez, le grade de Maréchal des Logis. Le 1er mars 1793 il fut muté comme Maréchal des Logis au 20e Régiment de Chasseurs à Cheval, formé à Verdun, fut promu Maréchal des logis chef le 1er Avril, et passa Sous-Lieutenant le 6 juin de la même année.
Il prit part à toutes les campagnes de la République et de l’empire et se distingua partout par sa bravoure et ses capacités tactiques. Premier lieutenant le 1er novembre 1793, il fut promu au grade de Capitaine le 19 juin 1794, et se fit remarquer six jours plus tard à la bataille de FLEURUS où il fut blessé d’un coup de fusil à la mâchoire inférieure. On envoyait Kirmann le balafré partout où cela chauffait, partout où l’on échangeait des coups de sabre, de lance et de baïonnette. Dans un article paru en 1909 il est qualifié de «véritable centaure, bras de fer, cœur de lion légendaire déjà comme Lieutenant dans l’Armée de Moreau».
En 1800 à la bataille d’ERBACH en HESSE il avait été placé avec le 1er Escadron devant le château que canonnaient les Autrichiens, chargé par le Général Decaen de protéger les batteries françaises déployées un peu plus loin, du côté de DELLMENSINGEN. Attaqué par 800 Autrichiens, il soutint le choc, repoussa l’ennemi, puis contre-attaqua en chargeant les Autrichiens qui s’enfuirent, laissant des prisonniers, ne s’arrêtant que lorsque son cheval s’abattit, blessé d’un coup de feu. Le temps de changer de cheval et Kirmann repart, chargeant un bataillon de 500 Autrichiens établi dans DELLMENSINGEN, qu’il traverse, enlevant un drapeau et forçant les «Kaiserlick» à mettre bas les armes. Quelques instants plus tard il est pris à partie par un peloton de cavalerie de réserve autrichien. Kirmann rallie ses hommes dispersés et court à l’ennemi. Celui-ci fait demi-tour, mais les chasseurs les rejoignent et les raccompagnent jusque sur les positions de batteries ennemies. La nuit tombait, autour de Kirmann il restait une quarantaine de cavaliers. En face d’eux reculaient lentement quelques 600 cavaliers autrichiens. Précédant sa petite troupe, Kirmann se précipite, traverse seul par deux fois le régiment disloqué, tue cinq hommes, en blesse huit, rejette avec les siens tout le reste de la colonne derrière le Danube et revient avec 12 prisonniers.
Le 16 décembre 1801, à l’affaire de NEUMARKT, Kirmann avait reçu l’ordre d’exécuter à la tête du régiment une charge contre l’infanterie autrichienne qu’il mit en déroute faisant 1500 prisonniers. Pendant le combat un coup de feu lui avait emporté l’annulaire de la main gauche. Ses chefs le proposèrent pour un sabre d’honneur «Le brave Capitaine Kirmann a tellement usé son sabre à frapper l’ennemi que le gouvernement ne peut se dispenser de lui en offrir un autre»… «Accordé», répondit le Premier Consul. Ce sabre se trouva longtemps dans la salle d’honneur du 20e Chasseurs ; il ferait partie actuellement des collections du Musée de l’Armée aux Invalides.
Ses exploits l’avaient rendu célèbre dans l’armée autrichienne. En 1796, le Colonel autrichien Schwartz, qui commandait le corps d’élite des Hussards du prince Charles vint aux avant-postes français demander à croiser le fer avec le Capitaine Kirmann. Blessé la veille au bras droit, Kirmann fit répondre qu’il regrettait mais, délégua le Brigadier Pepineau qui s’était proposé de prendre sa place. ils se battirent à cheval. Le Colonel Schwartz reçut un coup de sabre en travers du visage et retourna vers les troupes autrichiennes après avoir été soigné à l’ambulance.
En 1803 Kirmann fut récompensé de sa valeur militaire par l’attribution de la Croix de Chevalier de Légion d’Honneur (la date est sans doute erronée car la le remise de Croix de la LH n’eut lieu qu’en juillet 1804). En 1804, il fut promu Officier (mais là aussi il y a problème nous possédons une photographie d’un brevet d’Officier de la LH donné au château des Tuileries le 31 mars 1821 et signé «l’an vingt-sixième de notre règne» par Louis, Roi de France et de Navarre, conçu dans les termes suivants «Voulant donner une preuve de notre Satisfaction Royale au Baron Kirmann (François Antoine) né le deux octobre mil sept cent soixante huit à Bischoffsheim, Département du Bas-Rhin, Lieutenant -Colonel de Chasseur à Cheval en retraite, pour les services qu’il nous a rendus et à l’Etat, l’avons nommé et nommons Officier de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur, pour prendre rang parmi les Officiers à compter du quatorze Juin mil huit cent quatre et jouir du titre d’Officier et de tous les honneurs et prérogatives attachés à ce titre»). Même si les dates exactes posent problème, il ne fait aucun doute que Kirmann a été officier de la LH et baron de l’Empire.
De cette période date également un diplôme, trouvé par un heureux hasard par M. le Maire C. Offner, et établissant l’appartenance de Kirmann à la “Loge de l’Union Philanthropique constituée”, à un endroit non encore identifié pour le moment, sous les auspices du Grand Orient de France, diplôme dont l’objet est de “recommander le Très Cher Frère François Kirmann, Capitaine au 20e régiment de Chasseurs, âgé de vingt (…) ans, né à Bischoffsheim, à tous les Maçons réguliers répandus sur la Surface du Globe, pour qu’ils lui donnent l’accueil fraternel qu’ils désireraient eux-mêmes recevoir en pareilles circonstances…” Le document est daté du 19e Jour du 5e Mois de l’Année de la vraie Lumière 5804. (Selon les règles usuelles maçonniques, il s’agirait de 1804; mais en 1804, Kirmann a déjà 36 ans).
En 1807 il passa dans les Chasseurs de la Garde Impériale avec lesquels il se battit à FRIEDLAND le 14 juin. Constatant que son Régiment risquait d’être écrasé par des masses de cavalerie russe qui débouchaient sur son flanc, il prit l’initiative de changer de front, de charger, de disperser, et de mettre en fuite un ennemi stupéfait.
Il fut alors promu Chef d’Escadron et nommé au commandement de l’Escadron de Mameluks. Kirmann était bien l’homme qu’il fallait pour commander ces “86 Orientaux superbes dont chacun avait à son dossier des actes de folle bravoure”.
De 1808 à 1814, partout où donne la Cavalerie de la Garde, Kirmann apparaîtra soudain avec ses Mameluks. Les “grognards” eux-mêmes, admiraient les charges d’où ils revenaient au grand galop, brandissant d’une main leur cimeterre sanglant, de l’autre les drapeaux arrachés à l’ennemi. Avec les ans la légende se faisait encore plus belle: “D’un coup de son damas Kirmann tranchait le bandage de fer et la jante d’une charrette et, si sur sa poitrine les balles avaient laissé des traces, seul son dos que le sabre ne protégeait pas, portait la trace des coups de taille et d’estoc qui l’avaient lacéré. Il s’était tant de fois enfoncé tout seul dans la troupe ennemie, que, de la nuque aux reins, les cicatrices de profondes blessures faites par les hommes retournés des premiers rangs, s’entrecroisaient sur sa peau comme les cordes d’un filet”.
En 1808 il suivit l’armée en Espagne, revint à l’armée d’Allemagne en 1809 où sa Compagnie s’illustra à ESSLING et WAGRAM, et se retrouva en Espagne en 1810 et 1811, où, sous son commandement, les Mameluks se distinguèrent en anéantissant une bande de 200 “brigands” à LAVIO. En 1812 il s’illustra à la tête de son escadron, durant la campagne de Russie où il fut blessé d’un coup de biscaïen à la hanche gauche à la bataille de JAROSLAVETZ.
Ses exploits lui valurent les félicitations manuscrites de l’Empereur et le titre de baron de l’Empire. Le baron Kirmann fit ensuite la campagne de Saxe et participa à la sanglante bataille de LEIPZIG, où il reçut, le 18 octobre 1813, un coup de sabre sur la tête, un autre sur la joue gauche qui lui enfonça toutes les dents de la mâchoire supérieure, et plusieurs coups de lance dans le ventre. Ces blessures, toutefois n’étaient pas d’une extrême gravité; il en guérit rapidement et put faire la campagne de France. A la bataille de SAINT-DIZIER, avec un peloton de sa troupe, il tailla en pièces les tirailleurs russes qui essayaient de former le carré. Ce fut la dernière charge de la campagne. “Les Mameluks, dit le bulletin, ont sabré à l’ordinaire”.
Après la chute de l’Empire, Kirmann s’attacha aux Bourbons et fut fait Chevalier de Saint Louis XVIII le 27 Décembre 1814. Mais pendant les Cent Jours il fit partie de l’armée qui combattit en Belgique et prit part aux batailles de CHARLEROIS, de LIGNY, et de WATERLOO.
La seconde Restauration l’admit à la retraite au grade de major le 23.03.1816, et il se retira à ROSHEIM où il avait épousé, en décembre 1802, Marie Madeleine Herr, avec laquelle il eut 5 enfants, et où il fut le maire, à cette époque désigné par l’autorité préfectorale, de novembre 1819 jusqu’à sa démission le 31 mai 1829. Il demeurait dans la belle maison à deux étages, datant de la fin du 18e siècle, située au n° 96 du quartier blanc, l’actuel n° 102 de la rue du Général de Gaulle, en face de l’église Saints Pierre et Paul.
Devenu veuf en juin 1825, il épousa le 1er février 1826, Geneviève Esslinger, une veuve d’Obernai, dont il eut un fils. Il démissionna sans raison apparente de ses fonctions officielles à Rosheim, en septembre 1829, et alla s’établir avec sa famille à Strasbourg, où il demeurait dans un assez grand appartement au 78 du faubourg National.
Il y perdit sa seconde femme d’un cancer du sein en août 1832 et se remaria en 3e noces, en novembre 1833, avec Hélène Georg de BISCHOFFSHEIM, propriétaire du Bas-château. (Le “Niederschloss”, vendu en 1793 comme bien d’émigré, était devenu propriété en 1817 de Joseph Berger, qui avait été avant la révolution frère au couvent du Bischenberg. Celui-ci, devenu maire de Bischoffsheim, en 1820, mais destitué en 1826 à la suite de dénonciations calomnieuses concernant sa gestion, revint alors à la vie monastique et fit don de sa propriété à sa gouvernante, Hélène Georg, précisément, et à leur enfant, née hors le mariage en 1816, Elisabeth).